vendredi 21 avril 2023

Le philosophe Jean-Claude Michéa défend le recours au référendum

SOURCE :

 https://www.marianne.net/agora/humeurs/jean-claude-michea-le-referendum-est-le-seul-moyen-institutionnel-qui-reste-pour-se-faire-entendre-de-lelite



Dans un cours texte, le philosophe Jean-Claude Michéa explique pourquoi il a signé l'appel de « Marianne » à un référendum sur les retraites « pour donner la parole au peuple ».



Depuis 2005, c'est-à-dire depuis le refus par l'élite au pouvoir de s'incliner devant les résultats du référendum sur la « Constitution européenne », les limites de l'État libéral dit « représentatif » (que l'abbé Sieyès – l'un de ses premiers théoriciens – prenait d'ailleurs bien soin de distinguer de la démocratie) deviennent chaque jour plus évidentes. Et plus encore, lorsque les pouvoirs de cet État libéral « représentatif » se voient eux-mêmes de plus en plus rognés, d'un côté par les interventions continuelles de l' « État de droit » – au nouveau sens néolibéral que ce terme a pris depuis deux décennies, pour désigner, non plus, comme autrefois, la protection des citoyens contre l'arbitraire et les « lettres de cachet », mais, au contraire, le seul pouvoir sans véritable contrepoids légal des juges, des « sages » non élus et des « experts » autoproclamés – ; et, de l'autre, par l'actuelle et sidérante transformation macronienne du 49.3 – autrement dit, la règle du passage systématique en force – en forme désormais normale, voire privilégiée, de la nouvelle gouvernance libérale.


Dans ces conditions, le seul moyen institutionnel qui reste effectivement encore au peuple pour se faire entendre de l'élite au pouvoir est – comme les Gilets jaunes l'avaient d'ailleurs immédiatement compris – le référendum. C'est pourquoi – devant la gravité de la situation et face aux menaces que le régime macronien fait de plus en plus peser sur la démocratie et les libertés – je me joins bien volontiers à cet appel. Sans pour autant nourrir la moindre illusion sur l'écho que cet appel pourra trouver chez les princes (et les princesses) qui nous gouvernent. Mais ceci est une autre histoire.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire