Les conférences ont lieu à 20h30 aux Ecuries de Baroja (Anglet). Elles sont ouvertes à tout le monde, gratuites et libres d'accès.
Toutefois, il faut réserver sa place ici :
MARDI 1ER OCTOBRE
Christophe Lamoure, professeur de philosophie
Est-ce la certitude ou le doute qui rend fou ?
Un certain nombre d'observateurs pointent, depuis quelque temps, un phénomène de radicalisation des individus, tant de leurs comportements que de leurs idées, comme si un vent de passion s'était saisi d'eux, les emportant dans une forme de « folie ». Cela nous a semblé une occasion propice de nous interroger sur l'origine possible d'une forme de démence ordinaire.
MARDI 5 NOVEMBRE
Fanny Caldin, romancière, auteur de Les Arcanes de Brume, 2 volumes parus aux éditions Robert Laffont.
Destin et libre-arbitre
Il s'agira d'interroger les notions de fatalité et de liberté en se référant à un certain nombre de figures littéraires et philosophiques (Œdipe, Hamlet, entre autres).
Comment se construit le destin d'un personnage, et plus encore d'un héros ? Est-ce l'effet d'une nécessite dont lui-même est le jouet ou bien est-ce l'effet d'une volonté libre et résolue ? Comment penser la part de hasard et de nécessité dans accomplissement de toute existence ? La littérature nous offre de riches ressources pour explorer ces questions.
MARDI 3 DÉCEMBRE
Agnès Cugno, professeur de philosophie (CPGE Lycée Cassin Bayonne)
L’amour et la perte.
Que nous font les ruptures amoureuses ?
De nombreuses voix, féminines surtout, se sont élevées en philosophie ces dernières années, dans le sillage de la philosophie du « care » par exemple, ou plus largement des études sur le genre et sur le féminisme, qui ont permis de faire entrer le questionnement sur l’amour et l’attachement dans le champ d’une réflexion philosophique rigoureuse.
Dans le prolongement des pensées de Cynthia Fleury, Anne Dufourmantelle, Claire Marin ou Fabienne Brugère, cette réflexion se propose d’examiner en quoi la rupture amoureuse peut se laisser penser comme une expérience philosophique fondatrice du sujet, au-delà (ou en-deçà) du traitement esthétique ou littéraire qui lui a été longtemps réservé.
Il y a une vérité d’ordre ontologique, et non pas seulement psychologique ou existentielle, dans la perte de l’amour, dont nous tenterons d’esquisser les contours.
MARDI 7 JANVIER
Frédéric Schiffter, écrivain, philosophe
Indispensable précis de détestation du travail
F. Schiffter nous livre, d’"Absentéisme"à"Zèle", non le Dictionnaire des idées reçues laborieuses, mais le lexique sadique des usiniers, l’argot des garde-chiourme contemporains, le patois toxique du bien-vivre en suant sa journée. Sa méthode est simple, débarbouiller le vocabulaire des hiérarques de l’entreprise pour le rendre à sa nue vérité noire. Avec lui, il n’y a plus d’acteur et de talent, de boîte et de bilan, de société, de cadre, de carrière ou de cible, mais des esclaves corvéables, soumis et diligents, et des maîtres à engraisser. La convivialité managériale et la performance reçoivent enfin une appellation correcte : celle de l’asservissement régulé et de l’abêtissement planifié du cheptel laborieux. Précis fort précieux en ces temps de start-up modèle et de coolitude directoriale.
MARDI 4 FÉVRIER
Alain Cugno, philosophe
La liberté du sentiment
Il s’agit de s’interroger sur le sentiment, autrement dit sur l’affectivité, qui, en général, n’a pas très bonne réputation dans la mesure où elle est opposée à la rationalité. Réhabiliter le sentiment oriente spontanément vers la morale (les bons sentiments), ou vers la question de la vérité (vrais et faux sentiments, authenticité ou inauthenticité de la vie affective).
Je voudrais me risquer à tenter encore autre chose : explorer les liens entre le sentiment et la liberté, tenter d’éclaircir ce paradoxe qui veut que d’une part le sentiment soit passif (ne parle-t-on pas de la passion amoureuse et donc, étymologiquement, d’une passivité subie ?) — mais que, d’autre part, la liberté s’éprouve dans un sentiment, une joie et une angoisse spécifiques. L’hypothèse est que nous sommes bien plus maîtres de nos sentiments que nous ne le croyons, ou plutôt qu’ils sont en nous la modalité sous laquelle veille notre liberté.
MARDI 4 MARS
Christophe Lamoure, professeur de philosophie
La morale est-elle passée de mode ?
D’une part, la réussite sociale, la recherche du plaisir, un certain cynisme paraissent caractériser en partie le mode de vie privilégié dans nos sociétés. D’autre part, on peut observer un certain dédain, voire une forme de mépris, pour ce qui touche à la morale, cette dernière étant considérée comme une vieillerie relevant d’un autre âge, et synonyme de répression, de culpabilité, de rigidité. Comment penser le souci moral aujourd’hui ? Exprime-t-il en effet une démarche obsolète ou bien est-il la manifestation d’une exigence indépassable, essentielle à l’accomplissement de tout être humain ?
MARDI 1ER AVRIL
Doria Messaoudene, auteure des livres Les Philosophes expliquent pourquoi et En tête-à-tête avec Nietzsche.
Le bonheur selon Nietzsche
« Comment atteindre le bonheur durablement ? Cette question a fait couler beaucoup d’encre chez les philosophes et questionne toujours aujourd’hui.
Au cours de cette conférence, Doria Messaoudene vous racontera l’histoire de Friedrich Nietzsche, ses grandes aventures comme ses grands drames, tout en vous expliquant le cœur de sa passionnante philosophie du bonheur. »
MARDI 6 MAI
Philippe Caumières, professeur agrégé de philosophie, auteur de Castoriadis. Le projet d’autonomie, éditions Michalon, 2007.
La crise des démocraties occidentales
Chacun perçoit la fragilité des démocraties contemporaines dont certains pensaient, il y a peu encore, qu’elles manifestaient un accomplissement sans pareil dans l’histoire. Un tel jugement ne traduit pas simplement l’aveuglement de ceux qui l’ont exprimé : il vaut comme symptôme de la crise profonde que connaissent nos sociétés refusant toute remise en cause des orientations prises. C’est que la situation actuelle ne relève pas d’une rupture soudaine, mais d’une dynamique perçue depuis d'emblée par des penseurs dont il importe de diffuser les analyses afin que chacun mesure au mieux la gravité de la situation.
C’est bien ce à quoi nous entendons participer en rappelant comment Castoriadis a su dégager les deux tendances centrales structurant les sociétés occidentales depuis plusieurs siècles, qu’il nomme projet d’autonomie et projet de maîtrise. Si le premier, qui vise l’émancipation de tous, a longtemps permis de compenser les effets délétères du second, les choses ont changé depuis l’affirmation du néolibéralisme. C’est que, comme l’a parfaitement manifesté Michel Foucault, ce mouvement qui se manifeste depuis la fin des années 1970 tend à imposer la norme concurrentielle à tous les secteurs de la société, minant par là même les valeurs d’une société démocratique.
S'il convient de se rendre compte de l'importance de la crise actuelle, il ne s'agit pas évidemment que cette prise de conscience conduise à un défaitisme stérile ; elle doit bien plutôt pousser à trouver les ressorts d’une réaction collective.
Vendredi 13 juin
Frédéric Gros, philosophe et romancier. Derniers ouvrages parus : Pourquoi la guerrre ?, Albin Michel, 2023 collection poche, 2025) et La Première histoire, roman, Albin Michel, 2024.
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